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  • Par delà les brumes

A l'approche de Samhain, l'archétype de la prêtresse


Dans une semaine nous serons à Halloween, Samhain, Toussaint, la célébration de la fin et d’un nouveau début. Cette fête devenue celle des morts et des cimetières dans l’Occident chrétien était d’abord une fête de transition : la fin de l’été, la fin des récoltes, le moment où la nature commence à se replier pour entrer dans l’hiver. Les jours sont déjà plus longs, l’obscurité plus présente.

Qu’est ce qui fait que le mot même de prêtresse nous parle encore ? Au 21 ème siècle alors que l’on a fait le tour de toutes les religions et dépassé toutes leurs limites et leurs mesquineries, notre monde occidental n’a plus de rites qui tiennent le collectif, plus de communion qui rassemble toute notre société. Pourtant l’être humain a besoin de sens, nous ne cessons de le lire dans les articles, sur les réseaux, nous l’entendons dans les médias : sens au travail, sens à l’école… Il ne peut tout à fait se satisfaire de vivre sans se poser de questions et sans se rattacher à quelque chose de plus grand que lui.

Lorsque quelqu’un meurt, les funérailles n’ont plus de support commun à tous qui puisse rassembler la peine, la surprise, les regrets, les questionnements sur le sens d’une vie qui se termine en poussière. Les cérémonies à l’église qui réconfortaient nos ancêtres en donnant le cadre du sens de la mort et un espoir de continuité se font plus rares, et pour ceux qui la refusent il ne reste souvent que quelques mots et peu de réconfort…

L’archétype de la prêtresse parle encore au point que certains souhaitent le retrouver, le partager, l’incarner au lieu de le considérer comme un concept poussiéreux qui appartient à l’histoire et aux mythes. Au milieu d’une époque ultra rapide et archi connectée, les humains sont toujours seuls avec la mort. Malgré le fait qu’elle soit désormais absente de la vie collective, son ombre plane toujours et laisse ceux qu’elle effleure encore plus démunis que les générations précédentes. La prêtresse représente celle qui effectue la transition, celle qui rassemble, qui guide à travers la peine et qui redonne du sens, celle qui tient la porte le temps d’une cérémonie, qui réconforte par le sens qu’elle rappelle et qui tisse une représentation montrant que la vie humaine n’est pas vaine.

Quelle que soit l’histoire qui est racontée, quelle que soit la croyance de celui qui la reçoit, le rituel et l’appartenance à un groupe soutiennent les humains dans la traversée de l’épreuve : l’approche de la mort pour soi-même, la perte d’un proche, la façon de lui dire au revoir en présence de témoins, la communion qui fait que pendant un temps le monde s’arrête et des personnes se rassemblent face à l’immensité du vide devant eux : la fin, l’annihilation, le rappel que malgré notre méga puissance technologique, nous ne sommes que peu de choses face à l’immensité de l’univers et notre propre finitude.

La prêtresse est celle qui tient l’espace avec confiance afin de catalyser l’expérience de ceux qui traversent les moments difficiles liés au deuil et à la fin d’un cycle et de faire en sorte qu’ils se sentent soutenus et entourés. Alors que ce rôle social est maintenant très absent de notre vie sociétale, il est probablement logique que de plus en plus de personnes se sentent attirées d’une façon ou d’une autre vers cet archétype et souhaitent s’en rapprocher.

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